À la tête de la lutte contre l'obésité en Europe : entretien avec le nouveau président de l'EASO, le Dr Volkan Yumuk

À la tête de la lutte contre l'obésité en Europe : entretien avec le nouveau président de l'EASO, le Dr Volkan Yumuk

Merci d'avoir participé à ECO 2024 – de la part du nouveau président de l'EASO, Volkan Yumuk, Université d'Istanbul-Cerrahpaşa, Faculté de médecine de Cerrahpaşa, Turquie

Q – Félicitations pour votre nomination au poste de président de l'EASO, Volkan. Comment vous sentez-vous ?

Merci beaucoup. C'est un grand honneur pour moi de devenir le nouveau président de l'EASO. En tant qu'endocrinologue ayant consacré sa carrière à l'amélioration de la santé métabolique, c'est un privilège de diriger l'EASO pendant cette période où l'obésité est un problème majeur en Europe. L'obésité est une maladie chronique, multifactorielle et récidivante, et je suis impatient de travailler avec l'ensemble de la société et toutes nos parties prenantes afin d'améliorer la prise en charge de l'obésité et de soutenir des stratégies de prévention fondées sur des données probantes.

Q- Vous avez une longue histoire avec l'EASO et avez vu la société évoluer, tout comme l'épidémie d'obésité. Quels ont été les principaux facteurs contribuant à l'obésité au cours des trois dernières décennies ?

Oui, tout à fait. Je travaille au sein de cette association depuis 13 ans, j'ai collaboré avec 6 présidents et participé à plusieurs initiatives portant sur la prévention et la prise en charge de l'obésité, la formation des professionnels de santé et des personnes obèses, et j'ai collaboré avec de nombreux acteurs.

L'EASO prône une compréhension nuancée de cette maladie chronique multifactorielle. Les facteurs environnementaux, notamment notre exposition croissante aux perturbateurs endocriniens, l'environnement obésogène dans lequel nous vivons tous, les inégalités dans l'accès à une alimentation saine, la commercialisation inappropriée d'aliments et de boissons malsains auprès des enfants, l'accès inégal aux soins liés à l'obésité, les modes de vie sédentaires et les comportements jouent sans aucun doute un rôle.

Néanmoins, nous ne pouvons ignorer les solides fondements biologiques de l'obésité. La génétique et les déséquilibres hormonaux influencent considérablement la prédisposition d'un individu à l'obésité.

Q- Vos propres intérêts de recherche portent sur la prévention de l'obésité et du diabète de type 2. Présentez-vous vos propres travaux de recherche cette année ?

Même si je ne présenterai pas de nouvelles données cette année comme je l'ai fait lors des précédentes conférences ECO, mon objectif en tant que président est de faire évoluer le débat autour de la reconnaissance et de la prise en charge de l'obésité en tant que maladie chronique à forte composante biologique. Le projet de recherche sur lequel je travaille actuellement porte sur l'obésité, le microbiome intestinal et la nutrition personnalisée .

Q : Que ressent-on lorsqu'on prend la présidence de l'EASO alors que nous organisons l'une de nos plus grandes réunions ECO à Venise ?

Venise est une ville magnifique. Je suis très heureux de prendre la présidence à Venise, la ville natale de l'un de mes amis les plus chers, Luca Busetto, devant les enchanteurs lions ailés. Commencer ma présidence lors d'une conférence aussi prestigieuse est vraiment inspirant.

Q : L'année prochaine, ce sera Malaga. Aimeriez-vous nous voir revenir bientôt dans une ville turque ?

Tout à fait. Dans la continuité des congrès organisés dans des villes magnifiques telles que Venise et Malaga, nous accueillerons ECO2026 à Istanbul, ma ville natale et un fantastique pont entre les cultures. Notre tout nouveau centre de congrès est entièrement équipé pour accueillir un congrès majeur tel qu'ECO et je pense que nous pourrions battre des records en termes de nombre de délégués !

Merci Volkan, et nous te souhaitons une présidence heureuse et couronnée de succès !