L'EASO a le plaisir d'annoncer la publication d'un nouvel article rédigé par un groupe international de collègues travaillant dans le domaine de l'obésité infantile. Ce groupe interdisciplinaire a été réuni lors du congrès TOS2022 à San Diego par le professeur Aaron Kelly et lors du congrès ECO2023 à Dublin par la présidente élue de l'EASO, le Dr Jennifer Baker, et le Dr Jen Christian Holm, dans le but de parvenir à un consensus sur les considérations relatives à la conception et à la conduite d'essais cliniques sur la pharmacothérapie de l'obésité pédiatrique.
J'ai été ravi de m'entretenir avec le Dr Jennifer Baker au sujet des travaux des tables rondes d'experts, qui peuvent être consultés ici : http://doi.org/10.1111/ijpo.13161
Félicitations pour cette nouvelle publication, Jennifer ! Compte tenu des différentes approches adoptées aux États-Unis, au Canada et dans les pays européens en matière de prise en charge de l'obésité infantile, quels ont été les principaux défis à relever pour parvenir à un consensus entre les différents acteurs concernés sur les critères d'évaluation primaires et secondaires à mesurer dans les essais cliniques sur les traitements pharmacologiques de l'obésité infantile ?
– Notre plus grand défi consistait à trouver un critère d'évaluation qui reflète fidèlement la gravité et la pathologie de l'obésité, qui indique d'autres résultats en matière de santé et de qualité de vie, et surtout qui ne soit pas contraignant et facile à comprendre pour les patients et leurs familles, les chercheurs et les professionnels de santé.
Je suis sûr que nos lecteurs souhaitent comprendre pourquoi le groupe a décidé de ne plus utiliser le score z de l'IMC comme critère principal et quelles autres méthodes ont été envisagées pour mesurer le succès de ces essais.
– Au niveau international, il existe des différences importantes dans la manière dont l'obésité, et en particulier l'obésité sévère, est classée chez les enfants et les adolescents dans les références. Il en résulte des différences dans la signification des scores z de l'IMC en termes de variation de l'IMC, ce qui complique l'interprétation du traitement. Un critère d'évaluation idéal est celui qui quantifie avec précision la quantité et la répartition de l'adiposité, mais ceux-ci ne sont pas facilement disponibles ou validés. D'ici là, nous recommandons vivement d'utiliser d'autres mesures de l'IMC, telles que le pourcentage du 95e percentile ou le pourcentage du percentile médian, comme résultat principal. Il est également important de noter que nous recommandons de rapporter plusieurs mesures de l'IMC afin de faciliter les comparaisons entre les études.
Le nouvel article traite des préoccupations éthiques liées aux longues périodes de suivi après l'arrêt du traitement, en raison du risque de reprise de poids chez les enfants. Comment l'équipe a-t-elle concilié ces préoccupations éthiques avec la nécessité de comprendre les effets à long terme du traitement ?
– Nous suggérons de mettre fin aux longues phases de suivi, car elles peuvent limiter l'accès des participants à des traitements potentiellement efficaces. Nous compensons cela en proposant le recours à des phases de prolongation ouvertes afin que les données sur l'efficacité et la tolérance puissent être collectées tout en préservant la santé des participants à l'essai.