Partnership Overweight Netherlands (PON) publie de nouvelles recommandations sur le surpoids et l'obésité chez les adultes

Partnership Overweight Netherlands (PON) publie de nouvelles recommandations sur le surpoids et l'obésité chez les adultes

L'EASO félicite ses collègues néerlandais pour la récente publication de nouvelles lignes directrices néerlandaises sur le surpoids et l'obésité chez les adultes, qui s'inscrivent dans le cadre d'orientations nationales plus larges sur le surpoids et l'obésité chez les enfants et les adultes. Les Pays-Bas ont été un partenaire progressiste dans l'élaboration de la politique en matière d'obésité et sont l'un des premiers systèmes de santé à reconnaître et à traiter l'obésité comme une maladie chronique. Chaque chapitre des nouvelles lignes directrices comporte une brève introduction en anglais, qui, je pense, sera examinée avec intérêt par nos collègues à travers l'Europe.

Nous avons eu le plaisir de rencontrer le Dr Karen Freijer, directrice générale du Partnership Overweight Netherlands (PON), avec qui nous avons discuté de la genèse, du développement, de la mise en œuvre et de l'impact potentiel des nouvelles lignes directrices.

Ravi de vous rencontrer, Karen. Pouvez-vous nous raconter l'histoire de l'élaboration des directives relatives à l'obésité aux Pays-Bas ?.

En 2008, le guide multidisciplinaire ‘ Diagnostic et traitement de l'obésité chez les adultes et les enfants ‘ de l'Institut pour la qualité des soins de santé CBO a été publié. Il s'appuie autant que possible sur des preuves scientifiques et un consensus international. La directive du CBO a servi de base à la norme de soins ’ Obésité ‘, publiée en 2010, qui décrit le contenu des interventions ainsi que l'organisation des processus, la structure des chaînes de soins de santé et le point de vue des patients. Cette norme de soins ’ Obésité » a été élaborée par le PON à la demande et avec le soutien financier du ministère néerlandais de la Santé, du Bien-être et des Sports.

Le PON a été créé en 2008 à l'initiative du ministère de la Santé, du Bien-être et des Sports, qui souhaitait que le PON rédige la norme de soins ‘ Obésité ’. Depuis lors, le PON est une organisation faîtière qui regroupe 20 partenaires et continue de croître. Les partenaires sont des associations professionnelles médicales et paramédicales.

Professionnels (para)médicaux, associations de patients, assureurs santé, organismes scientifiques et de santé publique. Le PON collabore à l'élaboration d'une approche optimale en matière de surpoids et d'obésité et conseille, entre autres, le gouvernement sur la politique à mener dans ce domaine aux Pays-Bas.

En 2019, le PON a de nouveau été mandaté et soutenu financièrement par le ministère néerlandais de la Santé, du Bien-être et des Sports pour mettre à jour les lignes directrices (2008) ainsi que la norme de soins ‘ Obésité ’ (2010). Cela a abouti à la publication récente des lignes directrices néerlandaises, qui incluent également la norme de soins ‘ Obésité ’ mise à jour. Cette dernière est le modèle national récemment publié sur la manière de traiter efficacement l'obésité. Ce modèle national constitue la base d'une approche locale en réseau pour traiter l'obésité chez les adultes. Le PON a développé ce modèle en coopération avec 7 municipalités néerlandaises et nous relions les domaines social et médical dans une infrastructure créée à cet effet. Le PON a également développé un site web PON distinct pour cette approche en réseau, sur lequel tous les documents peuvent être consultés : www.aanpakovergewicht.nl. En 2023, PON a demandé et obtenu un financement du ministère néerlandais de la Santé, du Bien-être et des Sports afin de développer davantage ce modèle avec d'autres municipalités néerlandaises, dans le but d'acquérir davantage de données empiriques pour établir un modèle national plus solide qui sera ensuite mis en œuvre dans l'ensemble des Pays-Bas.

Quelles ont été les principales mises à jour ou modifications apportées à ces nouvelles lignes directrices par rapport aux versions précédentes ?

Dans le communiqué de presse ci-dessous, nous avons décrit en détail ces nouvelles perspectives (voir Kadertekst dans ce communiqué de presse).

Comment l'équipe s'est-elle assurée que les nouvelles directives soient inclusives et applicables à diverses populations aux Pays-Bas ?

Au cours d'une analyse nationale des goulots d'étranglement, un inventaire a été dressé des éléments les plus urgents à inclure dans la directive. Sur la base des résultats de cette analyse, les présidents et le conseiller ont rédigé un projet de questions initiales. Celles-ci ont été discutées avec les groupes de travail, après quoi ces derniers ont déterminé les questions fondamentales définitives. Les groupes de travail ont ensuite dressé l'inventaire des mesures de résultats pertinentes pour le patient pour chaque question initiale, en examinant à la fois les effets souhaités et indésirables. Les groupes de travail ont classé ces mesures de résultat en fonction de leur importance relative dans la prise de décision concernant les recommandations, comme critiques (essentielles à la prise de décision), importantes (mais non critiques) et sans importance. Les groupes de travail ont également défini, au moins pour les mesures de résultat cruciales, les différences qu'ils considéraient comme cliniquement (pour le patient) pertinentes.

L'élaboration de la directive a été soutenue par l'Institut de la connaissance de la Fédération des médecins spécialistes et financée par l'Université libre d'Amsterdam et le ministère de la Santé, du Bien-être et des Sports. Les bailleurs de fonds n'ont exercé aucune influence sur le contenu de la directive.

Méthode d'élaboration de cette ligne directrice, sous la coordination de l'Institut de connaissances de la Fédération des médecins spécialistes :

Cette directive a été élaborée conformément aux exigences énoncées dans le rapport Medical Specialist Guidelines 2.0 (Directives médicales spécialisées 2.0) du Comité consultatif sur les directives du Conseil de la qualité. Ce rapport s'appuie sur l'instrument AGREE II (Appraisal of Guidelines for Research & Evaluation II ; Brouwers, 2010).

Pourriez-vous nous éclairer sur l'aspect le plus difficile de la coordination du processus de mise à jour de ces lignes directrices ?

PON a ‘ engagé ’ l'Institut de connaissances de la Fédération des médecins spécialistes pour coordonner l'ensemble du processus d'élaboration. Raison : cette fédération est un spécialiste national reconnu dans l'élaboration de directives médicales et héberge une base de données nationale sur les directives médicales dans laquelle celles-ci peuvent être conservées et mises à jour si nécessaire. Cette fédération est donc d'une grande aide.

La nouvelle directive traite de la prévention et du traitement du surpoids et de l'obésité chez les adultes. Compte tenu de l'augmentation de l'obésité infantile, comment les nouvelles directives traitent-elles spécifiquement cette tranche de la population ?

Cette nouvelle directive met l'accent sur les meilleurs diagnostics, soutiens et soins pour les adultes souffrant d'obésité, en se basant sur la littérature la plus récente et les conseils d'experts/issus de la pratique. En outre, cette directive est pertinente pour la prévention indiquée de l'obésité chez les adultes (personnes en surpoids mais sans circonférence abdominale fortement élargie et/ou déjà diagnostiquées comme souffrant de troubles liés à l'obésité).

La prévention collective (pour les personnes sans surpoids) est un aspect sur lequel nous conseillons le gouvernement. Ce sont eux, en collaboration avec les municipalités, qui sont responsables de cette partie aux Pays-Bas.

Les deux volets – y compris la lutte contre l'augmentation des taux d'obésité (chez les enfants comme chez les adultes) – sont nécessaires. Nous citons toujours Liesbeth : ‘ Il faut fermer le robinet et vider la baignoire ’. Le robinet est grand ouvert à l'échelle internationale : l'offre d'aliments malsains est plus importante que celle d'aliments sains, l'activité physique n'est pas encouragée de manière active et suffisante (le monde change), etc. C'est là que se concentre la prévention collective... le gouvernement en collaboration avec les municipalités. Le PON fournit des conseils à cet égard.

L'image du bain représente toutes les personnes qui souffrent déjà de surpoids et d'obésité. Elles ont besoin d'un traitement et d'un soutien optimaux – cette partie concerne les projets PON (lignes directrices, approche nationale de réseau modèle, etc. – voir également la vidéo de Liesbeth que je vous ai envoyée, dans laquelle elle mentionne ces projets).

Pouvez-vous partager des preuves ou des résultats de recherche qui ont particulièrement influencé les recommandations contenues dans les nouvelles lignes directrices ?

Tous les modules du guide sont basés sur des preuves scientifiques et des avis d'experts, qui ont donné lieu à des recommandations pour chacun de ces modules. Chaque module répond aux questions de recherche en se basant sur les résultats susmentionnés de l'analyse des goulots d'étranglement.

Considérations (des preuves aux recommandations)

Outre la qualité des preuves scientifiques, d'autres aspects sont également importants pour aboutir à une recommandation, tels que l'expertise des membres du groupe de travail, les valeurs et préférences des patients, les coûts, la disponibilité des installations et les questions organisationnelles. Ces aspects, dans la mesure où ils ne font pas partie du résumé de la littérature, sont répertoriés et évalués (pondérés) sous la rubrique ‘ Considérations ’ et peuvent être (en partie) basés sur l'avis d'experts. Un format structuré basé sur le cadre « evidence-to-decision » (des preuves à la décision) du groupe de travail international GRADE a été utilisé (Alonso-Coello, 2016a ; Alonso-Coello, 2016b). Ce cadre « evidence-to-decision » fait partie intégrante de la méthodologie GRADE.

Comment l'équipe a-t-elle sélectionné les experts multidisciplinaires impliqués dans l'élaboration des nouvelles lignes directrices ?

Le coordinateur dans cette affaire – l'Institut de connaissances de la Fédération des médecins spécialistes – a également organisé la sélection de ces experts en suivant la procédure appropriée.

Un groupe de travail multidisciplinaire a été créé en 2019 afin d'élaborer ces lignes directrices. Il est composé de représentants des spécialités concernées par le soutien et la prise en charge des enfants et des adultes souffrant d'obésité ou de surpoids associés à des facteurs de risque et/ou des comorbidités.

Les membres du groupe de travail sont mandatés par leurs associations professionnelles. Le groupe de travail est responsable du texte intégral de la présente ligne directrice.

Quel impact espérez-vous que ces nouvelles directives auront sur les professionnels de santé et leur approche de la prise en charge du surpoids et de l'obésité ?

Que tous les professionnels de santé reconnaissent l'obésité comme une maladie et traitent cette maladie en suivant ces recommandations. Ainsi, ils ne se contenteront pas de traiter les symptômes pour lesquels leurs patients viennent les consulter, mais réfléchiront également à la cause de ces symptômes et traiteront également cette cause.

Comme l'indique également cette directive (basée sur les rapports de l'OMS), plus de 200 pathologies sont associées à l'obésité. Se contenter de traiter ces pathologies sans s'attaquer à leur cause sous-jacente (l'obésité) ou, à tout le moins, en discuter de manière respectueuse avec le patient, n'aide pas ces patients, mais nuit également aux professionnels de santé, car cela sera également frustrant pour eux. Aucun effet réel durable à plusieurs niveaux pour le patient (qualité de vie, santé mentale, etc.).

Comment la nouvelle directive propose-t-elle d'impliquer les patients et leurs familles dans la prise en charge du surpoids et de l'obésité ?

Les patients et leurs familles sont au centre et les professionnels sont là pour les aider. La norme de soins ‘ Obésité ’ décrit en détail où et comment commencer la coopération entre tous les professionnels, dont font partie le patient, sa famille, etc. Il s'agit du modèle national susmentionné qui sert de base à une approche locale en réseau sur la manière de traiter l'obésité chez les adultes. Les étapes sont mentionnées et décrites en détail, accompagnées de nombreux documents utiles, tous élaborés par le PON en collaboration avec certaines municipalités.

Nous avons également développé des images sur le réseau. L'une d'entre elles est présentée ci-dessous.

Figuur 1. Leefstijl en gezondheid worden beïnvloed door de interactie tussen persoonskenmerken, persoonlijke omstandigheden, de directe omgeving en de maatschappelijke context

Nous avons décrit 6 étapes pour un traitement optimal des adultes souffrant d'obésité, qui commence par demander la permission au patient de parler de son obésité. Nous fournissons également des outils pour y parvenir, notamment une version traduite en néerlandais de l'outil EASO ‘ Parler du poids ’.’

Il convient également d'identifier la situation personnelle, les caractéristiques individuelles et les compétences personnelles en matière de santé de chaque patient, ce qui constitue des étapes supplémentaires essentielles. Nous fournissons des outils permettant d'y parvenir de manière efficace et rapide.

Pouvez-vous expliquer brièvement comment ces nouvelles directives s'inscrivent dans la stratégie globale de santé publique aux Pays-Bas ?

Aux Pays-Bas, un accord national de prévention (NPA) a été conclu en 2018, dans lequel le PON a joué un rôle important (représenté à l'époque par Liesbeth van Rossum).

Ce NPA contient des accords visant à améliorer la santé des Néerlandais en réduisant le tabagisme, la consommation problématique d'alcool et l'obésité. Le gouvernement national a conclu ces accords avec plus de 70 organisations de la société civile.

Les objectifs de l'accord se concentrent sur l'année 2040 et comprennent :

  • Une génération sans tabac ;
  • Moins de surpoids (de 50% à 38% chez les adultes) ;
  • Consommation d'alcool moins excessive (de 8,91 TP3T à 51 TP3T).

La mise à jour des lignes directrices et des soins standard ‘ Obésité ’ figuraient parmi les projets issus de cette NPA.

Comment ces lignes directrices seront-elles diffusées auprès des professionnels de santé, et comment leur mise en œuvre sera-t-elle contrôlée ?

PON discute activement de cette question avec le ministère néerlandais de la Santé. PON peut et souhaite développer les outils adaptés aux professionnels de santé ainsi qu'aux patients (ces derniers en coopération avec l'Association néerlandaise pour et des personnes en surpoids et obèses) conformément aux directives applicables.

Les outils que nous souhaitons développer, tels que des webinaires, des formations en ligne, des présentations, etc. Pour cela, PON a besoin du soutien financier du ministère de la Santé et/ou d'autres organismes gouvernementaux nationaux, car le surpoids et l'obésité constituent un problème social national et pas seulement un problème de santé. Dans une publication récente, nous avons montré (sur la base d'une estimation fondée sur les données réelles de 97 patients) que la prévalence actuelle du surpoids et de l'obésité aux Pays-Bas coûte 79 milliards d'euros par an à la société néerlandaise.

Les résultats montrent que l'impact du surpoids et de l'obésité dépasse largement le secteur des soins de santé, car les coûts liés aux pertes de productivité représentent la plus grande partie des coûts sociétaux totaux de cette maladie. Les personnes obèses ou en surpoids sont non seulement plus souvent malades, mais aussi plus longtemps que les personnes ayant un poids santé. Lien vers cette publication : https://www.maastrichtuniversity.nl/news/costs-overweight-and-obesity-over-%E2%82%AC79-billion-year

Au cours des dernières années, nous avons assisté à une révolution dans les lignes directrices sophistiquées et multidisciplinaires sur l'obésité, à commencer par les lignes directrices canadiennes, puis plus récemment avec l'adaptation et l'adoption par l'Irlande de ses nouvelles lignes directrices. À votre avis, comment les autres pays peuvent-ils tirer des enseignements des nouvelles lignes directrices élaborées par les Pays-Bas ?

Au niveau international, nous devons unir nos forces – connaissances, expériences, finances... – afin d'établir une politique internationale claire pour lutter contre le problème sociétal croissant de l'obésité. Il ne s'agit pas de réinventer la roue dans chaque pays séparément. Il s'agit d'une épidémie internationale que nous ne pourrons combattre qu'ensemble.

Les lignes directrices néerlandaises récemment élaborées pour les adultes en surpoids ou obèses s'appuient donc sur les lignes directrices canadiennes en matière d'obésité, en s'inspirant de tous les travaux approfondis réalisés par le Canada. En plus de cette base, nous avons effectué des recherches supplémentaires dans la littérature afin de pouvoir répondre aux questions soulevées par l'analyse des goulots d'étranglement.

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