L'orexine est une hormone cérébrale dont le taux augmente le matin pour nous réveiller. Une nouvelle étude montre qu'un taux élevé d'orexine dans le sang pendant les heures matinales est associé à une meilleure santé ; le taux d'orexine a tendance à diminuer avec l'obésité. Où l'orexine agit-elle en dehors du cerveau ? Les chercheurs suggèrent qu'elle pourrait être stockée dans les tissus adipeux (graisseux) : des taux plus élevés du récepteur de cette hormone sont également synonymes d'une meilleure santé métabolique, notamment en termes de sensibilité à l'insuline et de lipides sanguins. Les personnes obèses qui présentent une plus grande capacité des tissus adipeux à répondre à l'orexine le matin peuvent être en meilleure santé métabolique que celles dont les tissus adipeux ont une capacité réduite à détecter l'orexine.
Résumé scientifique :
La capacité du tissu adipeux humain à répondre à l'hormone neuropeptidique orexine pendant les heures matinales est réduite chez les personnes obèses, mais une plus grande capacité de réponse caractérise les personnes présentant un phénotype métabolique amélioré, même au-delà de l'IMC.
Une nouvelle étude transversale menée au Japon et en Israël a cherché à déterminer si le tissu adipeux humain pouvait être une cible directe de l'orexine/hypocrétine et à évaluer l'impact de l'obésité. L'orexine est un neuropeptide qui agit dans le cerveau comme régulateur central du cycle veille-sommeil. On sait que des anomalies du système orexine/récepteur de l'orexine provoquent de graves perturbations de l'état de veille, notamment la narcolepsie. Il est intéressant de noter que les troubles du sommeil touchent fréquemment les personnes obèses, et de nouveaux médicaments basés sur le système orexine/récepteur de l'orexine sont en cours de développement pour traiter ces troubles. Les données issues de modèles animaux suggèrent des effets métaboliques des médicaments à base d'orexine.
L'équipe de recherche binationale a étudié des échantillons de sang et de tissu adipeux prélevés le matin (moment où l'activité de l'orexine devrait être élevée) sur 81 participants non obèses, obèses ou obèses et atteints de diabète de type 2. Les taux matinaux d'orexine dans le sang avaient tendance à être plus faibles lorsque l'IMC augmentait, et les taux plus élevés étaient associés à une meilleure sensibilité à l'insuline et à un meilleur profil lipidique. Il est intéressant de noter que chez une minorité de participants, l'orexine était exprimée au niveau de l'ARNm dans le tissu adipeux, et ces participants présentaient un profil métabolique plus favorable que la majorité qui n'exprimait pas d'orexine dans leur tissu adipeux. Parmi les deux récepteurs de l'orexine, seul le récepteur de type 1 a pu être détecté dans le tissu adipeux humain. Ses taux étaient plus faibles chez les participants obèses ou obèses et atteints de diabète de type 2 que chez les participants non obèses. Un niveau d'expression plus élevé du récepteur 1 de l'orexine dans le tissu adipeux sous-cutané et viscéral était corrélé à une amélioration de la sensibilité à l'insuline et du profil lipidique, même au-delà de l'association avec l'IMC.
En conclusion, les tissus adipeux humains ont la capacité de répondre à l'orexine, un neuropeptide connu pour agir dans le cerveau et réguler le cycle veille/sommeil. En dehors du cerveau, il semble réguler le métabolisme et l'adapter à l'état d'éveil (= alimentation). L'obésité semble diminuer la capacité du tissu adipeux à réagir aux niveaux matinaux d'orexine. Cependant, une expression plus élevée du récepteur de l'orexine dans le tissu adipeux humain et des niveaux matinaux plus élevés d'orexine dans le sang caractérisent les personnes présentant une meilleure sensibilité à l'insuline et un meilleur profil lipidique.
Cette étude a été soutenue par un programme conjoint de la Fondation israélienne pour la science et de la Société japonaise pour la promotion de la science.
Lien vers pub-med : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34472713/
Pour toute information complémentaire, veuillez contacter les auteurs correspondants, les docteurs Assaf Rudich et Yulia Haim. rudich@bgu.ac.il; beckyu@bgu.ac.il, et/ou Dr Toshiyasu Sasaoka – tsasaoka@pha.u-toyama.ac.jp