Résumé oral AD09.02 – 10 h 00 à 10 h 30, Liffey Hall 2, vendredi
Une nouvelle analyse de SURMOUNT-1, la première étude de phase III sur le tirzepatide chez les adultes pour la gestion chronique du poids, montre que le tirzepatide améliore la composition corporelle chez différents groupes d'âge adultes. Cette nouvelle analyse présentée à l'ECO a été réalisée par le Dr Louis Aronne, du Comprehensive Weight Control Center, Division of Endocrinology, Diabetes, and Metabolism, Weill Cornell Medicine, New York, États-Unis, et ses collègues.
L'efficacité et la sécurité d'emploi du tirzepatide, un agoniste des récepteurs du polypeptide insulinotrope dépendant du glucose (GIP) et du peptide-1 similaire au glucagon (GLP-1), chez les personnes obèses ont été étudiées dans le cadre de l'essai SURMOUNT-1, dont les résultats complets ont été publiés dans NEJM en juillet 2022.
Le GIP et le GLP-1 sont des hormones qui participent au contrôle de la glycémie et à la régulation du poids corporel. Après un repas, ces hormones sont sécrétées par les cellules intestinales et provoquent à leur tour la sécrétion d'insuline. Le tirzepatide active à la fois les récepteurs GLP-1 et GIP, ce qui améliore le contrôle de la glycémie et renforce la sensation de satiété.
Le tirzepatide est approuvé aux États-Unis et dans l'Union européenne pour le traitement du diabète de type 2, mais il n'est encore approuvé dans aucun pays pour le traitement de l'obésité. Le fabricant du tirzepatide, Eli Lilly and Company, a l'intention de demander l'autorisation de mise sur le marché de ce médicament pour le traitement de l'obésité auprès de la Food and Drug Administration (FDA) américaine, de l'Union européenne et d'autres territoires à partir de 2023.
Dans cet essai clinique de phase III, randomisé, contrôlé, en double aveugle, 2539 adultes présentant un IMC supérieur ou égal à 30 kg/m² (obésité) ou compris entre 27 et 30 kg/m² (surpoids) et souffrant d'au moins une complication liée au poids, à l'exception du diabète, ont été répartis pour recevoir une fois par semaine, pendant 72 semaines, du tirzepatide (5 mg, 10 mg ou 15 mg) par voie sous-cutanée ou un placebo. Le pourcentage de variation par rapport au poids corporel initial et la proportion de participants ayant perdu au moins 5 % de leur poids corporel ont été évalués pour chaque catégorie d'IMC : 27 à <30 (surpoids), 30 à 35 (obésité de classe 1), 35 à 40 (obésité de classe 2) et 40 kg/m² et plus (obésité de classe 3).
La composition corporelle a été évaluée dans une sous-population ayant subi une absorptiométrie biphotonique à rayons X. Cette nouvelle analyse post-étude a évalué les changements par rapport à la composition corporelle initiale dans les sous-groupes d'âge de moins de 50 ans (n = 99), de 50 à 64,9 ans (n = 41) et de 65 ans et plus (n = 20).
La masse graisseuse a été réduite de 33 à 36% et la masse maigre de 10 à 11% selon le groupe d'âge. Ainsi, seul un quart du poids perdu était de la masse maigre, comme cela a été observé dans les essais sur l'alimentation et l'activité physique, ce qui a entraîné une amélioration globale de la composition corporelle. Dans tous les sous-groupes d'âge (moins de 50 ans, 50 à 64,9 ans et 65 ans et plus), le changement était presque identique, ce qui indique qu'il n'y a pas de preuve d'une perte excessive de masse maigre chez les groupes d'âge plus avancé.
Les autres résultats publiés issus de l'étude SURMOUNT-1 peuvent être consultés dans le lien vers le résumé ci-dessous et dans l'article complet publié dans le NEJM.
Les auteurs concluent : “ Dans cet essai de 72 semaines mené auprès de participants obèses, le tirzepatide administré une fois par semaine a entraîné une réduction substantielle du poids corporel, constante dans toutes les catégories d'IMC, ainsi qu'une amélioration de la composition corporelle cliniquement significative et constante dans tous les groupes d'âge. ”
Le Dr Aronne ajoute : “ L'obésité est une maladie chronique, tout comme le diabète, l'hypertension et les nombreuses autres maladies causées par l'obésité. Le fait qu'un traitement chronique soit nécessaire n'est pas surprenant et doit être considéré comme normal. Il est important de comprendre l'effet de la perte de poids sur la masse graisseuse et la masse maigre, en particulier chez les personnes âgées. Cette nouvelle analyse montre qu'environ les trois quarts du poids perdu correspondaient à de la masse graisseuse, ce qui est constant pour tous les âges. ”
Contact auteur – Dr Louis Aronne, Comprehensive Weight Control Center, Division of Endocrinology, Diabetes, and Metabolism, Weill Cornell Medicine, New York, États-Unis. E) ljaronne@med.cornell.edu
Conflits d'intérêts : Le Dr Aronne est consultant pour Eli-Lilly et chercheur dans le cadre de l'étude Surmount-1 et d'autres essais cliniques sur le tirzepatide. Il entretient également d'autres relations professionnelles avec des fabricants de médicaments contre le diabète et l'obésité.
Pour lire le résumé complet, cliquez ici. ici
Pour accéder au lien vers l'article SURMOUNT-1 publié dans le NEJM, cliquez ici. ici