Citoyens souffrant d'obésité : faire respecter leurs droits légaux en Belgique

Citoyens souffrant d'obésité : faire respecter leurs droits légaux en Belgique

L'EASO continue de plaider en faveur de politiques de santé justes et équitables qui répondent aux besoins de tous les citoyens souffrant d'obésité ; nous défendons notre capacité, en tant que professionnels de santé, à fournir des services de prise en charge de l'obésité.

Dans le cadre de développements récents, le groupe de travail belge sur la disponibilité des médicaments a proposé d'interdire la prescription d'Ozempic (semaglutide) aux personnes obèses qui ne souffrent pas de diabète de type 2. Cette mesure était officiellement motivée par une pénurie d'Ozempic, mais elle aurait violé les droits des patients et constitué une discrimination à l'égard des personnes obèses au regard de la législation belge.

L'EASO, l'Association européenne pour l'étude de l'obésité, en collaboration avec le président de notre association membre belge, le professeur Bart Van der Schueren, et la Diabetes Liga, la principale organisation de patients diabétiques en Belgique, ont uni leurs forces pour empêcher cette interdiction. Ils ont fait valoir que cette interdiction violerait les droits des patients à la continuité des soins et à la non-discrimination fondée sur l'état de santé. Ils ont également souligné que l'obésité est déjà une maladie chronique qui nécessite un traitement et une prise en charge à long terme.

Grâce aux efforts conjoints de l'EASO, de la Diabetes Liga et du groupe de travail de l'Agence fédérale des médicaments et des produits de santé, l'interdiction proposée a été annulée et de nouvelles règles ont été établies pour déterminer qui peut bénéficier d'une prescription d'Ozempic. Ozempic ne peut désormais être prescrit qu'aux personnes souffrant d'obésité sévère, aux personnes souffrant d'obésité et d'une autre affection grave liée au poids, ainsi qu'aux patients nouvellement diagnostiqués comme obèses qui répondent à certains critères.

Il s'agit d'une avancée positive pour les personnes souffrant d'obésité en Belgique, qui leur garantit de continuer à avoir accès à ce médicament important.

Jacqueline Bowman-Busato, responsable des politiques à l'EASO et résidant en Belgique, suit de près ces développements.

“ Je trouve extrêmement décevant que l'on puisse même envisager d'interdire unilatéralement les traitements en cours pour les personnes obèses en Belgique. Tout d'abord, en Belgique, il existe depuis 2002 une législation sur les droits des patients, qui se reflète également dans la directive européenne sur les soins de santé transfrontaliers. Ces lois garantissent clairement le droit à la continuité des soins pour tous les utilisateurs du système de santé, y compris les personnes obèses qui se sont vu prescrire un traitement spécifique.

Deuxièmement, la discrimination fondée sur l'état de santé est illégale en Belgique, comme l'affirme l'organisme belge chargé de l'égalité, UNIA. L'obésité, reconnue comme une maladie par l'OMS depuis 1948, est diagnostiquée et traitée comme telle en Belgique.

Troisièmement, étant donné que la Belgique vient d'annoncer que le slogan de sa présidence de l'UE serait ” Soins, préparation et protection », il est étonnant qu'une telle suggestion ait même pu être discutée au sein du groupe de travail sur la disponibilité des médicaments. J'ai été très encouragé par la manière dont la Belgique a finalement élaboré et financé un plan national de lutte contre l'obésité infantile qui inclut la prestation de services de santé. Cette proposition nous aurait considérablement fait reculer.”

Rachel Waerniers, de l'UNIA, l'agence gouvernementale belge de lutte contre la discrimination, a déclaré

“ Les préjugés et les stéréotypes liés à l'obésité conduisent à l'exclusion de l'emploi, des services, des activités, etc. La loi belge contre la discrimination interdit la discrimination fondée sur plusieurs motifs protégés, dont trois peuvent être légalement liés à l'obésité, quelle que soit la taille : l'état de santé, le handicap et l'apparence physique. Cela signifie qu'il est interdit de discriminer une personne en raison de son obésité. ”

Pour plus d'informations, veuillez contacter :
Jacqueline Bowman-Busato
Responsable des politiques
EASO
courriel : jbowman@easo.org | Tél. : +32 468 222 386

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