Un regain d'intérêt pour la valeur : pourquoi la prévention et la gestion de l'obésité doivent être au cœur des systèmes de santé durables

Un regain d'intérêt pour la valeur : pourquoi la prévention et la gestion de l'obésité doivent être au cœur des systèmes de santé durables

Le rapport « Panorama de la santé 2025 » de l'OCDE envoie un signal clair : si les pays se sont largement remis du choc aigu de la pandémie de Covid, les pressions sous-jacentes qui pèsent sur les systèmes de santé restent intactes. Les dépenses de santé sont élevées et en hausse, les maladies chroniques sont de plus en plus courantes et de nombreux gouvernements opèrent dans un contexte de contraintes budgétaires strictes. Dans ce contexte, il est essentiel de mettre à nouveau l'accent sur le rapport qualité-prix pour garantir la bonne santé des populations et la viabilité des systèmes de santé.

La prévention offre le meilleur retour sur investissement.

Les maladies évitables continuent de représenter une part importante de la mortalité prématurée et des problèmes de santé à long terme dans les pays de l'OCDE. Les maladies du système circulatoire (MCV) et les cancers restent les principales causes de décès, tandis que la multimorbidité, également appelée est désormais la norme chez les adultes qui ont recours aux services de soins primaires. Parmi les personnes âgées de 45 ans et plus, plus de quatre sur cinq déclarent souffrir d'au moins une maladie chronique.

Malgré cela, la prévention reste systématiquement sous-financée. En 2023, seuls 31 TP3T des dépenses totales de santé ont été alloués à la prévention et 141 TP3T aux soins de santé primaires. Ces proportions ont peu évolué au cours de la dernière décennie, les augmentations temporaires observées pendant la pandémie s'étant avérées de courte durée. Cela est frappant compte tenu des preuves solides démontrant que de nombreuses interventions préventives sont très rentables et apportent des avantages sanitaires et économiques à long terme.

L'obésité, facteur central des coûts liés à la santé et au système

L'augmentation des taux d'obésité illustre les conséquences d'un sous-investissement dans la prévention. Dans les pays de l'OCDE, 54% d'adultes sont en surpoids ou obèses, et en moyenne 19% sont obèses. Dans plus des quatre cinquièmes des pays de l'OCDE, les taux d'obésité continuent d'augmenter. Chez les adolescents, 20% des jeunes de 15 ans sont déjà en surpoids ou obèses, ce qui montre à quel point ces risques apparaissent tôt dans la vie et les accompagnent tout au long de leur existence.

La lutte contre l'obésité représente l'une des opportunités les plus rentables pour les systèmes de santé. Une prise en charge efficace de l'obésité contribue à prévenir et à réduire le fardeau de multiples maladies non transmissibles, notamment les maladies cardiovasculaires, le diabète, les maladies hépatiques et plusieurs cancers. Elle améliore également la qualité de vie et la santé fonctionnelle des personnes souffrant d'obésité et de pathologies associées, tout en réduisant la demande à long terme en matière de soins de santé et d'aide sociale.

Pourtant, les investissements consacrés à la prévention de l'obésité et à sa prise en charge clinique restent modestes par rapport à l'ampleur du défi et aux bénéfices potentiels.

Rééquilibrer les dépenses en faveur de la prévention des maladies et des soins primaires

Les dépenses de santé représentent déjà environ 9,31 % du PIB des pays de l'OCDE et environ 151 % des dépenses publiques. Avec le vieillissement de la population, les progrès technologiques et les attentes croissantes du public, une nouvelle augmentation des dépenses est prévue. Cependant, une augmentation des dépenses ne garantit pas à elle seule de meilleurs résultats. Certains pays affichent des taux de mortalité évitable plus faibles malgré des dépenses inférieures à la moyenne de l'OCDE, ce qui souligne l'importance de la manière dont les ressources sont utilisées.

Pour améliorer la valeur des systèmes de santé nationaux, il faudra opérer un changement stratégique vers des interventions qui apportent des bénéfices à long terme pour la santé à un coût relativement faible. Cela passe notamment par le renforcement de la prévention et des soins primaires, ce qui inclut l'intégration de la prévention et de la prise en charge de l'obésité tout au long de la vie, la formation et le soutien d'équipes multidisciplinaires de soins primaires, et une meilleure utilisation de la santé numérique et des modèles innovants de prestation de services. Il est également essentiel de prêter attention à la pérennité des effectifs, en particulier aux capacités des soins infirmiers et au bien-être du personnel.

Investissez dès maintenant dans des systèmes de santé durables

Les preuves sont claires : la viabilité des systèmes de santé dépend davantage d'investissements à long terme dans la prévention que de mesures à court terme visant à réduire les coûts. Donner la priorité à la prévention et aux soins primaires — y compris aux approches fondées sur des données probantes pour lutter contre l'obésité — constitue l'un des moyens les plus efficaces d'améliorer la santé de la population, de réduire les inégalités en matière de santé et de garantir une meilleure utilisation des ressources publiques.

Les conclusions du rapport « Panorama de la santé 2025 » de l'OCDE renforcent une conclusion simple mais forte : la valeur est atteinte lorsque les systèmes de santé investissent en amont, aident les gens à mener une vie plus saine et s'attaquent aux causes profondes des maladies chroniques tout au long de la vie.

Lire le rapport complet :  https://www.oecd.org/content/dam/oecd/en/publications/reports/2025/11/health-at-a-glance-2025_a894f72e/8f9e3f98-en.pdf

 

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