Présentation AD03.01 – 11 h 30 à 11 h 45, jeudi, Auditorium
Un nouveau mécanisme de communication entre les cellules adipeuses a été identifié par des chercheurs espagnols. Les résultats, présentés lors de l'ECO de cette année, ouvrent de nouvelles perspectives de recherche dans le domaine des traitements contre l'obésité.
La découverte, réalisée par le Dr Ana Gordon, du département de biologie cellulaire, physiologie et immunologie de l'université de Cordoue et de l'IMIBIC, en Espagne, et ses collègues, porte sur des structures appelées nanotubes tunnel.
Découvertes en 2004, ces structures membraneuses longues et fines forment des connexions entre les cellules. Elles permettent à des cellules éloignées de communiquer directement et au transfert de cargaisons (telles que les mitochondries, les ARN et les protéines) entre les cellules.
Ils sont impliqués dans le développement de nombreuses maladies, telles que le cancer et les maladies infectieuses. Cependant, leur rôle dans le tissu adipeux (graisse) et dans l'obésité n'a pas encore été étudié à ce jour.
Le Dr Gordon a utilisé des techniques immunocytochimiques (dans lesquelles des anticorps sont utilisés pour identifier les composés d'intérêt), une culture 3D et plusieurs types de microscopie pour examiner les cellules adipeuses afin de détecter la présence des principaux marqueurs associés aux nanotubes de tunneling.
Dans le cadre d'expériences menées sur des adipocytes (cellules graisseuses) à différents stades de maturité, la formation de nanotubes de tunneling entre des cellules distantes a été identifiée à la fois dans les adipocytes aux premiers stades de maturité et dans les adipocytes matures.
Des organites, notamment des mitochondries et des vésicules du réticulum endoplasmique, étaient transportés entre les cellules via les nanotubes. Des nanoparticules étaient également transmises à des cellules distantes par le biais des nanotubes.
Le Dr Gordon déclare : “ La découverte que les nanoparticules, des particules mille fois plus petites que le diamètre d'un cheveu humain, peuvent voyager à travers des nanotubes est incroyablement passionnante.
“ Les nanoparticules présentent de nombreux avantages, comme la protection des médicaments contre la dégradation, ce qui signifie qu'elles offrent un grand potentiel pour l'administration de médicaments et les traitements qui échouent actuellement avec les formes posologiques conventionnelles.
“ De plus, les adipocytes présents dans les tissus adipeux des personnes obèses sont plus nombreux et plus volumineux, ce qui rend leur accès plus difficile pour les médicaments administrés par voie sanguine. À l'avenir, il sera peut-être possible d'utiliser des nanotubes pour acheminer des médicaments sous forme de nanoparticules vers ces adipocytes difficiles à atteindre. ”
D'autres expériences ont montré que l'environnement entourant les adipocytes influe sur le nombre de nanotubes. Les stimuli pro-inflammatoires peuvent réduire le nombre de nanotubes, tandis que des taux élevés de glucose et d'insuline peuvent augmenter le nombre de connexions. Cela ouvre la possibilité de stimuler la formation de nanotubes avant l'administration de médicaments.
Le Dr Gordon conclut : “ Nous avons démontré, pour la première fois, l'existence d'un mécanisme de communication sans précédent entre les adipocytes.
“ Ce réseau de nanotubes tubulaires ouvre la voie à de nouvelles thérapies contre l'obésité, qui sont indispensables. ”
Contact auteur – Dr Ana Gordon, Département de biologie cellulaire, physiologie et immunologie, Université de Cordoue, Espagne. E) anagordonbc@gmail.com
Remarques :
Les auteurs déclarent n'avoir aucun conflit d'intérêts.
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